KIKI RAVI ou LE VELOURS DU RCPA
(À consommer sans modération)
Depuis fin septembre, Alexandre Duny dit Kiki, le fils du Grand Stéphane, éleveur de Trolls à l’école de rugby depuis qu’une vilaine blessure l’a écarté des terrains, est Ravi : la ligne des dix-huit ans franchie, la pointure du 46 dépassée, le quintal bien pesé à la louche, le mètre quatre-vingt dix atteeint, le voilà prêt à disputer sa place en première et comme depuis des années, il renverse tout sur son passage, Loulou, le sorcier rislois, n’hésita pas au lendemain de son anniversaire à le titulariser en équipe fanion à Hérouville en seconde latte, comme son géniteur qui avait débuté lui aussi à Caen, à Hélitas.
Dès cinq ans, Sgeg, son papa, avait dû le mettre, à peine sorti du parc, à l‘école de rugby et depuis tout ce temps, à l’ombre de la silhouette paternelle, il piaffait, rongeait son frein sur et hors terrain et gravissait en grandissant toutes les catégories ; le « Minot » tord, bouscule, renverse, écrase, aplatit, triture, malaxe, broie, pourfend les plus petits que lui… mais s’essouffle aussi rapidement, la carrosserie est robuste, le moteur encore perfectible…tous les éducateurs successifs le façonnèrent, le modelèrent, le transformèrent physiquement et moralement, le « petit » devint « Colosse » et chaque année, il gagnait à force de volonté et de ténacité de l’autonomie et du coffre, son gabarit « hors norme » le propulsa dans les différentes sélections de Normandie et à la section Sport étude de Honfleur.
Alexandre est un joueur encore en devenir : sa puissance dévastatrice, sa masse imposante, sa technique déjà maîtrisée mais aussi son enthousiasme de chérubin, et son tempérament juvénile ont besoin de cette expérience de vieux « briscards » que peuvent lui apporter ses compères du cinq de devant, pour s’épanouir et donner la pleine mesure de son potentiel. « Petit Sgeg » est, sous sa carapace de géant, un taiseux, un tendre, un affectif que la vie a déjà meurtri mais il explose sur le terrain comme un gamin de dix-huit ans, généreux et impulsif, il commence à gérer intelligemment ses temps forts et faibles.
Les sages coaches sauront ménager et tirer le meilleur de notre protégé : débuter chez les avants en séniors pour un « jeunot » peut être traumatisant à tous points de vue mais gageons que cette année, on entendra parler de lui : « Allez, c’est parti mon Kiki ! » Kiki est Ravi de partager ces moments avec tous ceux qui l’entourent et il a toute la vie rugbystique devant lui pour s’’éclater : des anges veillent sur lui pour éviter de se brûler les ailes, moralement et physiquement. Grâce à lui, comme les Baptiste, Théo, Simon, Alistair, Pika et autres, le RCPA joue bien sur du velours car il a compris depuis longtemps que s’il voulait « vieillir », il fallait « bonifier » sa formation tout en restant humble et laborieux: le millésime de cette rentrée sera à la hauteur des précédents, soyons en sûr.