Ce n’est pas propre à notre sport, en littérature, l’étude des points de vue permet de clarifier les nuances et les perceptions des faits : on parle alors de point de vue omniscient où le narrateur sait tout des protagonistes qu’il met en action (leur passé, leurs projets, leurs pensées, leurs émotions...) ; de point de vue interne : les évènements sont présentés à travers le regard, les émotions et la sensibilité d’un personnage et enfin le point de vue externe : le narrateur est un simple témoin qui se limite aux apparences, il ne peut rendre compte que de ce qu’il sait : il reste aussi objectif que possible. Il serait très simple de les adopter au rugby et pourquoi pas à notre cher RCPA.
Il faudrait bien sûr distinguer le point de vue du joueur - pourquoi il joue et pas moi ?-, du dirigeant – quelles sont
les priorités sportives, financières, matérielles ? -, de l’entraîneur – comment rendre l’équipe plus efficace, plus homogène ?-, de l’arbitre – quelle faute dois-je sanctionner ?- et même celui du décideur ou partenaire – comment aider avec pragmatisme un club de rugby- les questions ne sont pas exhaustives, bien sûr et le champ est large pour provoquer des interrogations ; le rugbyman amateur et bénévole du RCPA n’a pas le temps de confronter tous ces points de vue, sa formation, sa compréhension et son écoute même poussées ne trouveront pas de solutions si les uns et les autres, au fait de cette complexité, que de tout temps ont eu à gérer les hommes responsables, d’équipes et du club, comprennent que ces différences peuvent enrichir mais aussi détruire si le projet, les objectifs, les règles de vie et de tolérance ne sont pas partagées par tous pour continuer à avancer, ce que le RCPA a toujours réussi à faire même si certains ont pu se sentir écartés. Les discussions à tous niveaux doivent aider à résoudre ces manques en toute démocratie et aux responsables de trancher : ainsi va le monde, ainsi va le rugby.
AVOIR UN POINT DE VUE, échanger, le partager, cristallise les idées, mais ÊTRE ACTEUR ( joueur, coach, éducateur, dirigeant, partenaire, bénévole ou supporter ) implique de s’investir et de vivre collectivement cette passion : bien sûr les deux Avoir et Être sont loin d’être incompatibles.